Des directives anticipées pour quoi faire ?
Toute personne majeure peut rédiger ses « directives anticipées » concernant sa fin de vie. c'est une possibilité qui vous est donnée d'exprimer vos volontés par écrit sur les décisions médicales à prendre lorsque vous serez en fin de vie, sur les traitements ou actes médicaux qui seront ou ne seront pas engagés, limités ou arrêtés.
Dans certaines circonstances, après un accident ou à l’issue d’une maladie grave, vous serez peut-être dans l’incapacité de vous exprimer. Si vous avez rédigé des directives anticipées, votre médecin, vos proches sauront quelles sont vos volontés même si vous ne pouvez plus vous exprimer.
Bien sûr, envisager à l’avance cette situation est difficile, voire angoissant. Mais il est important d’y réfléchir.
Rédiger des directives anticipées n’est pas une obligation.
Les modalités liées aux directives anticipées
Deux modèles proposés
Selon que vous êtes actuellement bien portant ou atteint d’une grave maladie : Il n’est pas obligatoire de remplir tous les items du modèle. Il est possible de joindre d’autres pages si le document n’offre pas assez d’espace.
- Un modèle A pour les personnes en fin de vie ou ayant une maladie grave.
- Un modèle B pour les personnes en bonne santé ou n’ayant pas de maladie grave.
L’utilisation d’un de ces modèles n’est pas obligatoire. Mais elle vous est recommandée afin de vous aider à exprimer clairement vos volontés.
Peut on exprimer des volontés autres que les volontés de nature médicale ?
Oui.
Mais sachez que la loi a prévu que seules vos volontés de nature médicale constitueront des directives obligatoires pour les médecins qui s’occuperont de vous à la fin de votre vie. Par conséquent ce que vous écrivez pourra être une information utile pour le médecin, mais ce ne sera pas une directive au sens de la loi.
Avec qui en parler ?
Vous pouvez en parler avec votre médecin pour qu’il vous conseille dans la rédaction de vos directives. Il pourra vous aider à envisager les diverses situations qui peuvent se présenter en fin de vie. Il pourra vous expliquer les traitements possibles, leur efficacité, leurs limites ou leurs désagréments. Cela pourra éclairer votre choix.
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site de la Haute Autorité de Santé qui donne des informations et des conseils pour rédiger vos directives anticipées : www.has-sante.fr
Vous pouvez également en parler avec votre personne de confiance, personne qui est en mesure de témoigner de vos volontés, avec d’autres professionnels de santé, avec des associations ou avec des proches en qui vous avez confiance.
Le medecin devra-t-il respecter vos directives ?
Oui, c’est la loi : le médecin de même que tout autre professionnel de santé devra respecter les volontés exprimées dans vos directives anticipées, s’il arrive un jour que vous ne soyez plus en état de vous exprimer. Il ne pourra passer outre vos directives que dans les cas exceptionnels prévus par la loi1.
Apres avoir redigé des directives, est-il possible de les modifier ?
Oui.
Les directives anticipées sont valables sans limite de temps mais vous pourrez toujours, à tout moment, les modifier dans le sens que vous souhaitez. En présence de plusieurs directives anticipées, le document le plus récent fera foi.
Où conserver vos directives ?
Il est important qu’elles soient facilement accessibles.
Quel que soit votre choix, informez votre médecin et vos proches de leur existence et du lieu où vous les conservez. Ainsi, le jour venu, le médecin qui vous accompagnera lors de la fin de votre vie saura où trouver vos directives afin de les mettre en œuvre.
Si un « dossier médical partagé » a été créé à votre nom, il vous est recommandé d’y faire enregistrer vos directives anticipées car elles seront ainsi aisément consultables en cas de besoin. Parlez-en à votre médecin.
Si vous ne disposez pas d’un « dossier médical partagé », vous pouvez confier vos directives anticipées à votre médecin qui les conservera dans le dossier qu’il a constitué à votre nom.
Dans le cas où vous seriez hospitalisé pour une maladie grave ou dans le cas où vous seriez admis dans un établissement pour personnes âgées, vous pouvez confier vos directives à cet hôpital ou à cet établissement, qui les intégrera dans le dossier ouvert à votre nom.
Enfin, vous pouvez également confier vos directives à votre « personne de confiance », à un membre de votre famille ou à un proche. Vous pouvez aussi les conserver chez vous et/ou avoir sur vous une indication du lieu où vous les conservez.
Dans le cas où vous choisiriez de conserver vos directives dans votre « dossier médical partagé » ou dans un dossier médical, n’oubliez pas d’informer les proches concernés, votre « personne de confiance », vos témoins, que leurs noms et coordonnées personnelles y sont inscrits. De même, si ces dossiers mentionnent qu’une personne est détentrice de vos directives anticipées, n’oubliez pas de l’informer que ses noms et coordonnées personnelles y sont inscrits.
L’essentiel, répétons-le, est que vous informiez votre médecin et vos proches que vous avez rédigé des directives anticipées en leur indiquant où elles sont rangées. Ainsi vous serez assuré que, lors de votre fin de vie, vos volontés seront respectées.
Bien entendu, dans tous les cas, même si vous n’avez pas rédigé de directives anticipées, le médecin qui s’occupera de vous lors de votre fin de vie aura le devoir de faire tout son possible pour vous éviter de souffrir.
(1) La loi prévoit deux cas : - le cas d’urgence vitale. Le médecin peut alors ne pas mettre en œuvre vos directives pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation. - le cas où les directives paraissent manifestement inappropriées ou non-conformes à votre situation médicale. ² Le dossier médical partagé est un dossier numérisé qui peut être crée, avec votre consentement, afin de recueillir les informations médicales vous concernant. Si vous avez décidé de le créer, il est géré par l’assurance maladie. Pour plus de précision, parlez-en à votre médecin.